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  • Déconfinement à Paris : Dans les transports, le problème c’est pas les masques mais la distanciation sociale

    Déconfinement à Paris

    Déconfinement à Paris : Dans les transports, le problème c’est pas les masques mais la distanciation sociale

    11 mai 2020 20:30

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    Le rush redouté dans les transports en commun parisien n’a pas eu lieu.

    Le port du masque est désormais obligatoire dans les transports sous peine d'une amende de 135 euros.

    En Ile-de-France, une attestation est également obligatoire aux heures de pointe mais n'est pas encore vérifiée.

    Le ministre des transports a néanmoins annoncé dimanche que les contrôles ne commenceraient que mercredi.

    Céline en a rêvé toute la nuit. Ou plutôt cauchemarder. « J’avais vraiment peur de reprendre la ligne 13, c’est tellement saturé au quotidien que je craignais qu’on soit tous écrasés les uns contre les autres », confie cette hôtesse d’accueil, le visage dissimulé derrière un large masque. Après de deux mois en chômage partiel, elle a dû reprendre le chemin du travail. Mais en ce premier jour de déconfinement, le rush tant redouté dans les transports en commun parisien n’a pas eu lieu. Dans les wagons, même à l’heure de pointe, on dénombre, ce lundi matin, rarement plus d’une quinzaine de personnes.

    A la station Saint-Lazare, sur le quai de la ligne 13 du métro, la plus empruntée du réseau, on compte presque autant d’agents chargés de faire respecter les nouvelles consignes de sécurité que d’usagers eux-mêmes. « On s’attendait à ce que ce soit pire, mais à part sur la branche Saint-Denis où il y a un peu plus de monde que pendant le confinement, sur le reste de la ligne, ça change assez peu des jours précédents », confie l’un d’eux. Pour faire face à cette reprise, la RATP a mis en circulation 85 % des trains sur cette ligne. Seul couac, et non des moindres, une infiltration d’eau entre les stations Carrefour Pleyel et Mairie de Saint-Ouen a retardé plusieurs trains, provoquant une très forte affluence dans certaines rames. Selon la RATP, le problème a été réglé vers 7h30.

    « Les gens sont plus disciplinés que ce que je craignais »

    Marcelle n’a jamais cessé de prendre les transports tout au long de la crise sanitaire. Auxiliaire de vie, la quadragénaire a en moyenne deux heures de trajet par jour. Ce lundi matin, redoutant une forte affluence, elle a pris le RER D à Villiers-le-Bel, dans le Val-d’Oise, une demi-heure plus tôt que d’habitude. Pour finalement se rendre compte que son wagon était presque vide. « Il y a eu des jours pendant le confinement où il y avait plus de monde qu’aujourd’hui. » Surtout, note-t-elle, les usagers respectent scrupuleusement les gestes barrières. « Tout le monde fait attention à ne pas trop s’approcher les uns des autres, j’espère que ça va durer. »

    « C’est plutôt une bonne surprise, les gens sont beaucoup plus disciplinés que ce que je craignais », abonde Eric, en descendant de la ligne 3 du métro, presque vide. Depuis ce lundi, le masque est obligatoire dans les transports franciliens. A chaque entrée de la gare Saint-Lazare, des agents de sécurité ou des équipes de la SNCF et de la RATP sont chargés de filtrer les entrées. Si les attestations employeurs ne sont pas vérifiées, aucun usager ne rentre s’il n’est pas équipé d’un masque. « Tout le monde respecte plutôt cette règle, confie Amine, agent de sécurité. Depuis ce matin, on n’a eu aucun problème à ce niveau-là. » Et pour ceux qui n’étaient pas encore équipés, la région Ile-de-France a organisé une distribution aux abords de la gare.

    En revanche, note l’agent de sécurité, les distanciations sociales sont bien plus difficiles à faire respecter. « Les usagers ont tellement l’habitude de se coller dans les escalators, c’est comme s’ils étaient aimantés ! » A une centaine de mètres de là, à une entrée de la gare menant aux trains de banlieue et grande ligne, le constat dressé par un agent de sûreté de la SNCF est identique. « Le masque, ça va, le vrai problème, c’est la distanciation sociale. Dès qu’un RER arrive, il y a une grosse vague d’entrées et de sorties. » Car si les trains sont bien moins empruntés que d’ordinaire, ils transportent néanmoins plusieurs dizaines de personnes qui se retrouvent au même moment sur un quai parfois relativement étroit. Et dans ces cas-là, difficile de faire respecter la fameuse règle des « un mètre ».

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