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    NBA : La lourde chute de la maison Warriors

    22 nov. 2019 21:30

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    Ils étaient à deux victoires d’un troisième titre NBA consécutif en juin. Aujourd’hui, les Golden State Warriors sont la pire des trente équipes de la ligue nord-américaine de basket. Avec seulement trois victoires pour treize défaites depuis le début de la saison, les hommes de Steve Kerr sont aux antipodes de leurs standards de ces dernières saisons.

    Ce début de saison catastrophique trouve ses origines dans les choix faits ces dernières années. « Les rotations et le banc avaient été sacrifiés avec l’arrivée de Kevin Durant », explique Jacques Monclar, ancien joueur et entraîneur, aujourd’hui consultant pour BeIn Sports.

    En 2016, Golden State avait réussi à attirer Kevin Durant, l’un des meilleurs joueurs du monde, pour compléter un effectif qui sortait d’un titre NBA et d’une finale perdue de justesse.

    Mais, malgré un cinq de départ clinquant, Golden State a évolué avec un effectif limité pour des raisons de plafond salarial, ces trois dernières saisons. « Toutes les équipes ont à peu près la même quantité d’argent pour les salaires à chaque saison, rappelle George Eddy, qui commente la NBA sur Canal+ Afrique. Ce n’est pas comme le foot, où ce sont toujours les plus riches qui accumulent les meilleurs joueurs. »

    « Comme si le PSG jouait avec une équipe B ou C »

    Cet été, la franchise californienne a vu partir trois de ses hommes clés : Kevin Durant (meilleur joueur des finales en 2017 et 2018) a pris la direction de Brooklyn, Andre Iguodala (meilleur joueur des finales en 2015) a été envoyé à Memphis et Shaun Livingston a pris sa retraite.

    A ces départs s’est ajoutée la blessure de Klay Thompson, qui s’est rompu les ligaments croisés du genou gauche lors des finales, la saison passée, et a été annoncé absent pour une très grosse partie de la saison.

    Malgré tout, certains se demandaient si les Warriors ne parviendraient pas à arracher les play-offs. Une défense catastrophique lors des premiers matches, combinée à une fracture de la main de Stephen Curry dès la quatrième rencontre ont réduit ces espoirs à néant.

    « Draymond Green [trois fois All-Star et défenseur de l’année en 2017] est totalement isolé et a besoin de joueurs de haut niveau autour de lui pour être efficace, détaille Jacques Monclar. Golden State avait un banc qui aujourd’hui est devenu le cinq de départ. C’est comme si le PSG évoluait avec une équipe B ou C. Donc on peut s’attendre à une boucherie. »

    La tentation de laisser filer écartée

    La chaîne sportive ESPN évoque, parmi les raisons de cette chute, un possible épuisement généralisé après cinq années passées à courir après le titre avec des saisons à plus de 100 matches chacune. « En bien des points, les Warriors font les frais de leurs cinq dernières saisons », écrit le site américain.

    Alors que faire d’une telle saison, quand les modèles statistiques avancés assurent, après ces seize premières rencontres, que les Warriors vont finir avec le pire bilan de la ligue ? L’oublier et passer déjà à autre chose ?

    La NBA est une ligue fermée où les relégations sont impossibles. Par ailleurs, les plus mauvaises équipes ont généralement le droit de recruter les meilleurs jeunes joueurs lors de la draft. La tentation peut donc être grande de perdre volontairement pour mieux rebondir. En langage NBA, on appelle ça du « tanking » et certaines équipes en ont fait un art.

    « Cela va à l’encontre de tout ce que nous sommes, assurait cependant Joe Lacob, le propriétaire des Warriors, après la blessure de Stephen Curry. On va se battre comme des chiens. On va faire progresser nos jeunes. On n’apprend pas à être meilleur en essayant de perdre. Toute notre organisation est construite autour de la victoire. Et nous allons gagner. On aura peut-être quelques obstacles sur notre chemin. Mais nous n’accepterons jamais de perdre. »

    Nouvelle salle

    Le problème, c’est que les Warriors ne vont pas vraiment avoir le choix, comme l’a souligné Steve Kerr, l’entraîneur de Golden State, après une cinquième défaite consécutive, le 14 novembre. « Le but est de gagner chaque match. La réalité veut cependant que l’on n’est pas assez bon pour ça en ce moment. Notre but, c’est de faire de notre mieux tous les soirs. »

    D’autant que Golden State a une nouvelle salle à rentabiliser. Les Warriors ont quitté Oakland pour San Francisco, où ils viennent d’emménager au Chase Center, une enceinte de 18 000 places qui leur a coûté 1,4 milliard de dollars. Leur président assurait en mars avoir déjà généré 2 milliards de revenus grâce aux ventes de places, des loges et de contrats de sponsoring.

    Officiellement, la salle est toujours comble. « Je ne suis pas sûr que la salle soit à 100 % remplie. Des gens ont acheté, mais ne viennent pas », relève toutefois Jacques Monclar, qui pointe les conséquences sur les revenus associés à la présence des supporteurs. « Une salle fonctionne aussi par son merchandising, avec la vente d’équipements, de goodies, avec les consommations aux restaurants et bars. La réalité sportive rejoint souvent la réalité financière. C’est un accident industriel provisoire. »

    Futur prétendant au titre ?

    Provisoire, car si Klay Thompson risque d’être écarté toute la saison, pour Stephen Curry, la situation est différente. Le meneur de jeu a un autre objectif en tête pour cet été avec les Jeux olympiques, souligne Jacques Monclar : « Il a envie d’en être. Il est double champion du monde, mais il n’a jamais participé aux JO. Cela manque à son palmarès, mais il ne peut pas décemment faire une saison blanche et postuler à une place dans l’équipe américaine. »

    Cela pourrait mettre du baume au cœur de Golden State, qui aura bien besoin de son meneur All Star pour gagner quelques matches. Le tout avant de potentiellement repartir sur une saison où les Warriors pourraient, peut-être, à nouveau viser le titre.

    C’est en tout cas ce que suggère George Eddy : « Ils savent qu’ils vont récupérer de supers joueurs et que tout peut repartir de plus belle. On a vu que même sans Kevin Durant, Green, Thompson et Curry étaient les éléments clés de la meilleure équipe de la NBA et qu’ils détiennent le record de victoires sur une saison régulière. Ils ont un noyau dur du plus haut niveau, auquel ils peuvent ajouter des jeunes joueurs qui vont se montrer cette année, et ils vont probablement drafter haut. Ça fait pas mal de points positifs pour reconstruire. »

    Passer de prétendant au titre à pire équipe avant de redevenir prétendant… De mémoire de George Eddy, la NBA n’a encore jamais vu ça.

    (Source lemonde.fr)

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