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    L’hystérie ambiante

    27 nov. 2020 06:30

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    Emmanuel Macron serait probablement surpris d’apprendre que des propos qu’il aurait tenus sur les caricatures de Charlie Hebdo ont fait l’objet d’une réunion au Taher Bagh. C’était il y a deux semaines.

    A ce qu’il paraît, le président français aurait promis que son pays prendrait la défense des caricatures, comme s’il s’agissait d’une question d’intérêt national.

    Pourquoi l’emploi du conditionnel ? Simplement parce que le président français a démenti avoir tenu ces propos et les a même atténués dans un entretien à la chaîne de télévision Al Jazira. Affirmant comprendre que les caricatures puissent choquer.

    Quant à l’événement du 13 novembre dernier au Taher Bagh, outre les religieux présents habituellement à ce genre de réunions, il faut noter la présence, peu étonnante d’ailleurs, des parlementaires de confession musulmane de tous les bords politiques… A l’exception de Shakeel Mohamed, à qui on n’a pas manqué d’ailleurs de lui reprocher son absence.

    Ces événements appellent deux remarques. D’abord, il faut toujours se méfier des hommes politiques et de leurs discours : ils savent provoquer un incendie pour, après réflexion, s’efforcer de l’éteindre. Ensuite, on peut se demander si les députés présents savaient qu’ils représentaient l’ensemble de ceux qui les avaient choisis aux élections de novembre 2019, peu importent les croyances religieuses.

    Dans un entretien accordé au journal Le Monde le weekend dernier, le sociologue et philosophe Edgar Morin, par ailleurs accusé ‘d’islam-gauchisme’ par l’extrême-droite française, estime « qu’il faut être attentif aux effets pervers d’actes à intentions salutaires ». Il faisait référence à la défense des caricatures. Bien évidemment, il a peu de chances de se faire entendre au milieu de l’hystérie ambiante.

    De la même façon, la voix de la raison et de la pondération à Maurice n’a pratiquement aucune chance de se faire entendre, ne serait-ce que pour défendre le droit d’un accusé à une assistance légale…

    C’est ainsi qu’après le meurtre de la jeune policière Dimple Raghoo, certains réclament la pendaison sans jugement alors que le Premier ministre lui-même aurait déclaré - toujours le conditionnel - qu’il est pour la peine de mort…

    Bon, on sait très bien ce que valent les paroles de certains politiciens, pour qui il s’agit avant tout de souffler sur la braise installée par leurs inconditionnels.

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