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    Société

    Vous aimez la bière pour l'ivresse, pas le goût

    03 mai 2019 21:30

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    Des chercheurs en génétique affirment en substance que les amateurs de bière ou de vin se voilent la face en disant boire pour la finesse du goût. En réalité, c'est bien l'effet psychoactif de l'alcool sur le cerveau qui les attire. Idem pour le café: les humains ont appris à surmonter l'amertume pour la «récompense mentale» fournie par la caféine.

    Des généticiens de l'université américaine Northwestern, dans une étude publiée jeudi dans la revue Human Molecular Genetics, ont cherché à identifier les gènes gouvernant nos préférences de boissons. Au départ, ils se sont naturellement orientés vers les gènes du goût, a expliqué à l'AFP Marilyn Cornelis, coauteure de l'étude.

    Mais à leur surprise, ils ont découvert que les préférences des gens variaient en fonction d'autres gènes que ceux du goût. Il s'agissait en réalité des gènes liés aux effets psychoactifs des boissons. «Les gens aiment la façon dont le café et l'alcool les font se sentir. C'est la raison pour laquelle ils en boivent», dit Marilyn Cornelis.

    Au-delà du goût

    Pour l'étude, les scientifiques se sont intéressés aux profils génétiques de 336'000 personnes d'origine européenne et enregistrées dans la base de données britannique UK Biobank. Ils leur ont fait remplir un questionnaire énumérant leurs consommations sur 24 heures.

    Ils ont réparti les boissons consommées en deux groupes: amères (café, thé, jus de pamplemousse, vin rouge, alcool fort) et sucrées (boissons et sodas sucrés, jus de fruits autres que pamplemousse). Les chercheurs ont ensuite cherché des associations entre les génomes des participants et leurs consommations de boissons.

    «Le goût est peut-être un facteur», dit Marilyn Cornelis, «mais c'est un goût acquis». L'amertume du café «nous conduirait normalement à l'éviter, d'un point de vue d'évolution», dit-elle. «Mais nous le consommons car nous avons appris à confondre le goût avec l'effet caféiné». Les chercheurs admettent qu'une limite de leur étude est qu'ils n'ont pas pu prendre en compte le sucre et le lait éventuellement ajoutés au café par les participants.

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