Agriculture à La Réunion : la production de zonion péi en péril

La pénurie d'oignons se poursuit à La Réunion.

La pénurie d’oignons se poursuit à La Réunion. Il n’y aura pas de retour à la normale avant le mois d’octobre 2024. La chambre d’agriculture souhaiterait relancer la filière péi. Pour le moment, les agriculteurs sont peu accompagnés sur l’île. Ce mercredi 17 avril, la Chambre d’agriculture réclame des formations pour les agriculteurs qui cultivent des oignons.

À La Réunion, la consommation d’oignons est de 8 000 tonnes environ par an, mais la production locale de “zonion péi” s’élève seulement à 1 000 tonnes. La filière locale n’est pas suffisante, d’autant plus que l’Inde a annoncé arrêter l’exportation de cet ingrédient phare de la cuisine traditionnelle réunionnaise.

La Chambre verte réclame des formations pour les agriculteurs

La Chambre d’agriculture s’est réunie ce mercredi 17 avril, à Saint-Paul. Elle tire la sonnette d’alarme sur cette filière “fragile et sensible”, qui nécessite pour Frédéric Vienne, président de la Chambre verte, bien plus qu’un simple accompagnement.

Ce dernier réclame la mise en place de formations, notamment pour tenter de redynamiser la culture d’oignons à La Réunion. 

Le prix des oignons explose

Après le prix exorbitant des tomates sur les étals, ce sont le prix des oignons qui font grincer des dents aux consommateurs.

Si le prix du kilo d’oignons varie entre 4,90 euros et 8 euros, voire plus selon les endroits, la Chambre verte pointe du doigt les “réseaux de distributeurs”. Autrement dit, les importateurs.

Une culture plus dynamique dans les années 1980

Dans les années 1980, “la culture d’oignons était bien plus florissante à La Réunion”, souligne Frédéric Vienne. 

Zonion péi, une culture “pénible”

La filière locale d’oignons est une filière “pénible”, car elle demande “énormément de manipulations humaines”, affirme Frédéric Vienne. 

“Le désherbage sélectif qui existait à l’époque, dans les années 1980, n’existe plus.  Le manque de main d’œuvre est criant sur les exploitations, car c’est une culture très sensible aux aléas climatiques”, précise le président de la Chambre verte. 

Une culture de zonion péi peu mécanisée

La culture de zonion péi est principalement manuelle à La Réunion. Elle est également saisonnière. En effet, les agriculteurs attendent le pic de production pour les mois de septembre et octobre. 

Si les agriculteurs espèrent que la culture de zonion se mécanise au fil des années, certains sont découragés quand ils réalisent le travail et les efforts que cela demande.

Mais les agriculteurs gardent tout de même espoir. “Ce qui m’a attiré dans la culture de l’oignon, c’est que je pensais que c’était une culture vite mécanisable, alors que c’est très très compliqué. On espère qu’on arrivera à mécaniser la production au plus vite”, confie l’agriculteur qui attends d’ores et déjà que les collectivités se mobilisent davantage pour redynamiser la filière locale. 

Des rendements moindres 

En termes de rendements, les variétés d’oignons “Véronique” et la “rose de bourbon” n’atteignent pas les quotas prévu. 

Pas de concurrence…

Même si ce problème date de plusieurs années déjà, les agriculteurs déplorent le fait qu’ils ne peuvent pas concurrencer les oignons d’importation, qui, eux aussi, se font rares. 

“On n’a pas les moyens de concurrencer un oignon qui vient du Pakistan ou d’Inde. La main d’oeuvre est beaucoup moins chère, on n’a pas les mêmes coûts de production. Tout ça, ça fait qu’on n’est pas avantagé. Avec la crise actuelle, ça va être la chasse aux pays producteurs pour les importations”, explique le président de la Chambre verte.

Plusieurs filières locales en péril

Il faudra attendre la saison des zonion péi pour les voir sur les étals du marché. “En général, c’est aux alentours des mois de septembre ou octobre le pic de production”, souligne Frédéric Vienne, le président de la Chambre verte. 

Avec la filière locale, “il faut penser à imaginer l’avenir de l’oignon à La Réunion, mais aussi à l’avenir de la carotte, de la pomme de terre et de l’ail”, conclut le président de la Chambre verte qui attend de pied ferme que des mesures soient prochainement prises. 

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