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    New York totalement détruite par un astéroïde durant une simulation

    05 mai 2019 21:30

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    Après avoir dévasté la Côte d’Azur en 2013, détruit Dacca en 2015 et sauvé Tokyo en 2017, un grand exercice international de simulation d’impact d’astéroïde s’est achevé ce vendredi 3 mai dans un cataclysme: la métropole de New York détruite.

    Malgré huit ans de préparations, les humains ont tenté de dévier l’astéroïde mais ont échoué. L’exercice est devenu un rendez-vous régulier de la communauté internationale dite de “défense planétaire”.

    Cette nouvelle édition a commencé lundi 29 avril lors d’une conférence près de Washington, avec l’alerte initiale suivante: un astéroïde de 100 ou 300 mètres de diamètre a été repéré et a, d’après des premiers calculs grossiers, une probabilité de 1% de frapper la Terre le 29 avril 2027.

    Des désaccords politiques à l’origine de la destruction de New York

    Tous les jours, quelque 200 astronomes, ingénieurs et spécialistes des situations d’urgence ont reçu de nouvelles informations, formulé des propositions et attendu les décisions des maîtres du jeu, conçu par un ingénieur aérospatial de la Nasa. Au fil des mois, la probabilité que l’astéroïde se fracasse sur la Terre est passée à 10%... puis à 100%.

    La Nasa décide d’envoyer une sonde, en 2021, pour observer de près la menace. En décembre 2021, les astronomes sont formels: l’astéroïde se dirige droit sur la région de Denver (Colorado), qui sera totalement détruite.

    Les grandes puissances spatiales (États-Unis, Europe, Russie, Chine, Japon) décident de construire six vaisseaux “impacteurs”: des sondes qui doivent frapper l’astéroïde pour dévier sa trajectoire. La fabrication prend du temps, il faut coordonner les orbites et les impacts ne sont prévus qu’en août 2024.

    Trois impacteurs réussissent à frapper l’astéroïde. Mais un morceau de 60 mètres continue à foncer vers la Terre. Les États-Unis envisagent d’envoyer une ultime mission avec une charge nucléaire qui aiderait à dévier le rocher -ce qui avait sauvé Tokyo au dernier exercice- mais des désaccords politiques stoppent le projet.

    Dix millions de personnes à évacuer et des coûts faramineux

    Il ne reste plus qu’à se préparer: six mois avant, on affine la zone d’impact: la région de New York. Deux mois avant, les astronomes sont certains: le bolide va détruire la ville.Il va entrer dans l’atmosphère à 69.000 kilomètres par heure et exploser une quinzaine de kilomètres d’altitude au-dessus de Central Park. L’énergie explosive sera 1.000 fois celle d’Hiroshima.

    Le souffle détruira tout dans un rayon de 15 kilomètres -la zone “de non survie”-, rapportent les scientifiques. Manhattan sera un champ de ruines. Les vitres exploseront jusqu’à 45 km à la ronde. Les dégâts s’étendront jusqu’à 68 km.

    Les problèmes soulevés sont infinis. Comment évacuer dix millions de personnes? Les ouragans réguliers ont montré la difficulté de la tâche. “Deux mois ne suffiront peut-être pas à évacuer. Il y aura des colonnes de camions de déménagement”, s’emporte Brandy Johnson, représentante des “habitants en colère”.

    Qui paiera? Qui accueillera les réfugiés? Comment protéger les installations nucléaires et chimiques, les œuvres d’art? Et comment se comporteront les citoyens face à une situation de fin du monde? “Si vous savez que votre maison sera détruite dans six mois, continuez-vous à rembourser votre emprunt?”, demande Victoria Andrews, du bureau de défense planétaire de la Nasa.

    L’Europe visée en 2021?

    Les participants ont longuement débattu des questions d’assurances et juridiques: les États-Unis ont sauvé Denver, mais ils ont détruit New York par inadvertance.

     

    “Dans cette situation, selon le droit international, les États-Unis, en tant que pays lanceur, seront dans l’obligation d’indemniser, même s’ils ne sont pas en faute”, dit Alissa Haddaji de Harvard, coordinatrice d’un groupe de quinze avocats du droit spatial créé pour répondre à ces questions.

    L’exercice est bien sûr extrême: “C’est très peu probable”, dit Paul Chodas, l’ingénieur américain qui l’a conçu. “Mais nous voulions que tous les problèmes soient exposés et débattus”.

    Des astronomes en ont profité pour défendre le projet de télescope spatial NeoCam, qui permettrait de mieux repérer les astéroïdes et de réagir plus tôt en cas de menace. In fine, malgré les discussions détaillées sur l’apocalypse, une certaine excitation régnait à cette conférence de passionnés d’astéroïdes.

    Si un tel astéroïde menaçait de s’écraser un jour sur notre planète, “ce serait un événement international intéressant pour les scientifiques, n’est-ce pas?”, relève Brandy Johnson. Le prochain exercice aura lieu en 2021 à Vienne. Paul Chodas n’exclut pas que l’Europe soit cette fois dans la ligne de mire.

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